Des vignerons d'Anjou au goût de l'amphore géorgienne​
​
Ils ont fait le choix de la terre, un morceau d’argile venu d’une terre lointaine, l’amphore géorgienne est arrivée en Anjou. Ovoïde, charnelle et millénaire, la qvevri est la poterie qui accueille les vins du Caucase depuis plus de 8000 ans. Aujourd’hui, quelques irréductibles vignerons ont décidé d’y faire naître et élever leurs vins.
​
​
​
La Géorgie, ex-république soviétique, prise entre les cimes enneigés du Caucase et les côtes de la mer Noire peut se targuer de revendiquer la genèse du vin. Selon des recherches archéologiques récentes, la culture de la vigne y était déjà exercée il y a 8000 ans, c’est-à-dire au Néolithique ! Trente ans après la chute de l’URSS, la Géorgie revient sur la scène internationale viticole avec sa diversité ampélographique estimée à pas moins de cinq cents variétés de cépages dont le rkakstiteli en blanc et le sapéravi en rouge, mais aussi des vinifications dans des qvervi, d’intemporelles amphores en terre cuite. C’est dans une de ces amphores datant du Néolithique, que des pépins de raisin ont été retrouvés, laissant donc à penser que, les premiers hommes faisaient du vin.
Les Romains faisaient et buvaient du vin dans des amphores avant que la barrique, pour des raisons pratiques ne vienne s’imposer dans les chais. En effet, elle roule. Les vertus de la barrique pour accompagner le vin dans son vieillissement en lui conférant des arômes tertiaires n’est plus à démontrer. Ce que l’on loue à l’amphore, outre sa forme ovoïde permettant de remettre les lies en suspension lors de la fermentation alcoolique, c’est qu’elle n’apporte pas de goût au vin : ce qui permet de faire ressentir au plus près la typicité du terroir.
L’ouverture des frontières et les échanges intercontinentaux ne datent pas d’aujourd’hui ; la route de la soie traversait aussi le Caucase, mais jamais encore les amphores n’étaient arrivées jusqu’à nous, et depuis un an, des qvevri séduisent des vignerons des bords de Loire.
